L' histoire de Metz et de la Lorraine, histoire de la moselle - cartes postales anciennes de Metz - cartes postales anciennes de Moselle - histoire Moselle
dautant plus révoltant que cela répand une odeur infecte. "
Le rapport ne dit pas doù provenaient ces ossements humains.
LEsplanade fut achevée en 1816, on y ajouta plus tard les deux jardins fleuris devant le Palais de Justice. Lallée longeant cet édifice fut appelée : Cours Napoléon en 1812 ; Cours Bourbon en 1818 ; Cours Royal en 1818 jusque vers 1840.
Daprès un rapport de 1820, il y avait alors 105 marronniers sur trois rangs du côté de la Citadelle et 210 tilleuls sur six rangs du côté du Palais de Justice. Il reste à vérifier si ces arbres étaient encore les magnifiques ombrages si admirés naguère, par les visiteurs étrangers.
Le mur de clôture entre la rampe de la Citadelle et la promenade a été construit en 1843. Contre le mur, on plaça un théâtre Guignol, dont louverture eut lieu le 15 juin 1864.
Placé en 1865 à lentrée de la promenade, au milieu des parterres soigneusement entretenus, le jet deau, quon aperçoit de tous les points de la place de la République et du jardin où il est situé, produit un effet remarquable quon ne peut se lasser dadmirer, quand, à laube ou au déclin du jour, le
soleil, projetant horizontalement ses rayons, vient se jouer dans le cristal de ses eaux. Bien des villes de premier ordre nous envient cette magnifique gerbe dune limpidité inaltérable, dont le jet central jaillit avec une force surprenante.
Le kiosque exécuté par le ferronnier Pantz, daprès le dessin de lingénieur Vandernoot, a été posé en 1852. Cest un monoptère dune forme octogone dont la couverture est soutenue par huit colonnes avec les stylobates et la balustrade en fer. Autrefois, ce kiosque était considéré comme une merveille de lindustrie locale.
Hélas ! où sont les belles foires dantan ? Dans LAustrasie de 1860, Victor Vaillant en a fait le délicieux tableau que voici :
« Mais pour nous autres Messins , ce nest pas le cas de dire que le plaisant mois de mai nous est venu sans tambours ni trompettes. Jamais les échos de la place Royale nont retenti de plus de vacarmes et dappels de grosse caisse. Jamais aussi ce champ de foire, peut-être unique au monde, na offert, sous linfluence de ces beaux jours, un plus ravissant tableau.
« Sur cet emplacement bisannuel offert aux forains et aux promeneurs, tout est à sa place, tout est distribué pour la
commodité des vendeurs et des acheteurs, rien ne manque de ce qui fait lagrément et le charme dun public enthousiasmé. Sur la grande place, espace rare par son immensité dans une ville de guerre, les exhibitions curieuses, les cirques, les ménageries, toute la famille des polichinelles et autres pantins ; sous les tilleuls, la vente foraine, les prix fixes retentissants, les amoncellements inouis de pains dépices, les débauches de stéréoscopie et autres photographies. Plus loin, à lombre des marronniers, les fabriques de gaufres les rafraîchissements les cafés-concerts. Et ces divers éléments forains séparés les uns des autres et réunis pourtant par un plein-pied doù le rude pavé est partout exilé apparaissent dans un milieu enchanté, au sein dune décoration de verdure, dans un paradis où la flore mosellane fait naître ses plus brillants produits, exhale ses plus doux parfums. Le jour, laspect des boulingrins fleuris, des quinconces où chatoyent, dans la ferveur du renouveau, les éclatants panaches de leur splendide parure ; puis, au loin, comme dans un tableau de fantaisie, la vue imposante du bassin de la Moselle, les blanches villas de Longeville, les lignes safranées des colzas en fleurs dans lîle Saint-Symphorien, le ruban moiré de la rivière où se joue le