L' histoire de Metz et de la Lorraine, histoire de la moselle - cartes postales anciennes de Metz - cartes postales anciennes de Moselle - histoire Moselle
triangle latin dune blanche voile, et à lhorizon la dentelure des hauts monts.
Le soir, les joyeux accords des orchestres, le retentissement des tam-tam, lombre et le demi-silence sous les couverts majestueux du Jardin Bouffrer la perspective agrandie au rayonnement des lumières et prenant des proportions mystérieuses et grandioses, sans oublier les accents vifs et purs du rossignol confiant qui lutte victorieusement contre ces bruits et que neffarouchent pas léclat du gaz et laffluence des promeneurs.
« Tout est donc réuni pour faire de la foire, quand elle est installée sur notre Esplanade, le plus brillant épisode de lannée messine ; tout concourt à la rendre attrayante pour nos concitoyens, incomparable pour les étrangers.
K Et cependant, on est confondu de le constater, il y a des gens qui regrettent que nos promenades en soient dotées une année sur deux et qui expriment tout haut le désir quun autre emplacement en soit le permanent théâtre. Ont-ils donc, ces aristarques, des yeux pour ne point voir, des poumons pour ne pas aimer lair libre?
« Pour moi, si javais un voeu à émettre en cette matière, javoue quil serait diamétralement opposé à létrange aspiration que je signale. Il me semble que si l
foire doit être établie dune manière permanente quelque part, cest là où elle est vraiment belle, où elle nentasse pas les visiteurs, où elle a le mérite dêtre un point plus central, où elle peut offrir, en un mot, à ses fidèles, ces trois grandes choses : lair, lespace, la vue. »
La municipalité sest constamment occupée de lembellissement de lEsplanade ; cependant, après lExposition universelle de Metz en 1861, il fut question dune transformation peu désirable qui, heureusement, ne fut pas réalisée. Dans LAustrasie de 1862, Victor Vaillant sen réjouissait en ces termes :
« Notre édilité sest occupée de lEsplanade. Grâces lui soient rendues ! Elle a décidé que nos promenades resteraient ce quelles sont. Les allées de marronniers ne seront point détruites, les tilleuls demeurent debout. 0 Conseil municipal ! nos arrières-neveux vous devront cet ombrage ! Lécole anglaise est vaincue sur toute la ligne. La forme française la emporté et le vieux Le Nôtre triomphe. Les haies des bosquets disparaîtront ; mais une surveillance sévère arrêtera les invasions dévastatrices, et lEsplanade, close par une grille, sera fermée pendant la nuit aux larrons de fleurs et aux entrevues interlopes.
Cest tout profit pour lhorticulture et la morale !... Mais, entendons-nous. Cette clôture, décidée en principe, ne sera réalisée que plus tard, quand les finances municipales le permettront. Ah ! nous attendrons tant quon voudra, maintenant que la destinée de nos promenades est fixée et quelles nous resteront avec leur physionomie traditionnelle. Nous savons bien, nous, quà Metz, les conseils de la raison et du bon sens finissent toujours par prévaloir sur la fantaisie aveugle et lesprit de destruction ! »
Nos artistes messins ont contribué à la décoration de lEsplanade par des uvres dune belle exécution : en 1836, Christophe Fratin fit don de deux chiens de bronze qui furent dabord placés au pied du grand escalier de lHôtel de Ville, puis transportés dans les massifs de rosiers devant le Café du Heaume. En 1865, on les plaça dans les parterres, à chaque extrémité.
En 1852, le Gouvernement fit don à la Ville de Metz dun autre bronze de Fratin, un cheval arabe, pour décorer la promenade. On lui assigna comme emplacement, à titre dessai, lendroit où sélève la statue du maréchal Ney. En 1859, lorsquil fut contraint de céder la place au maréchal Ney, le coursier fut porté du côté opposé. En 1889, il fut encore