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Histoire (suite)


déplacé pour être rem-placé par la statue de Guillaume I°‘, on le transporta au Jardin Boufflers. En 1896, son emplacement fut désigné pour l’érection du monument du prince Frédéric-Charles. Le 3 mai 1897, notre coursier errant fut transféré dans le parterre devant le Palais de Justice, à la place du dogue, de Fratin, qui fut envoyé, comme chien de garde, au Jardin Botanique. Le lévrier est resté dans le parterre du côté de la place Royale. La statue de Guillaume I » a été remplacée par le monument du Poilu libérateur et celle du prince Frédéric-Charles par le monument de La Fayette, œuvre de Bartlett, offerte par les Chevaliers de Colomb.
Dans le jardin central, devant le Palais de Justice, se dresse, dans son exquise nudité, la Source, de Charles Pêtre. Cette statue, aux contours pleins et délicats, fut posée en 1869.
Dans sa séance du 5 février 1872, le Conseil municipal autorisa l’artiste Pêtre à faire transporter la statue de la Source à Paris, pour y subir une légère modification dans l’urne, afin que l’eau tombe sans frapper la main. Le statuaire fut également autorisé à mettre cette oeuvre à l’Exposition des Beaux-Arts (où elle obtint un second prix), à charge par lui de la replacer à ses frais.
Entre temps, la pétition suivante

fut adressée au Maire et au Conseil municipal :

Nous venons, comme mères de famille, vous présenter une requête. Vous n’ignorez pas, Messieurs, l’impression pénible qu’a produite, il y a quelques années, le choix d’une statue de la Source, pour remplir les intentions de M. Johnston. Cette statue peut être une œuvre d’art, elle peut plaire à quelques-uns, mais en général nous osons dire que le grand nombre la trouverait mieux placée au Musée ; nous venons donc, Messieurs, vous demander de l’y faire mettre et de la remplacer par un sujet qui sera plus dans le goût de vos administrés de tout âge et de tout sexe. Nous avons l’honneur de vous offrir la somme nécessaire au remplacement de la décoration de cette fontaine.
Messieurs, si vous avez conservé un bon souvenir des services que les femmes de Metz ont essayé de rendre à notre pauvre ville en 1870, vous ne rejetterez pas la prière qu’elles vous adressent aujourd’hui. Comme mères de famille, nous sommes les gardiennes de l’honneur et de la moralité de nos enfants, mais vous, Messieurs, vous êtes les fidèles et zélés gardiens de l’honneur et de la moralité de notre cité. Nous nous adressons donc à vous avec un grand espoir de voir notre prière favorablement accueillie. »

Suivent 630 signatures sur huit feuilles, déposées aux Archives municipales.
Une seconde pétition, couverte d’un nombre au moins égal de signatures d’habitants de Metz et, comme la première, d’une honorabilité parfaite, s’exprimait ainsi :

« Les soussignés se sont émus de la pétition que l’on fait circuler en ville contre le rétablissement de la statue la Source. Cette statue est l’oeuvre de l’un de nos concitoyens, elle a fait l’admiration de tous ceux qui l’ont vue. Elle vient d’être couronnée à Paris. Les soussignés protestent énergiquement contre l’idée de la reléguer au Musée ou ailleurs, et demandent au Conseil de faire procéder au plus tôt au rétablissement de la statue à la place qu’elle occupait avant son départ pour Paris. Ce sera justice envers l’artiste et un honneur pour le Conseil de la ville de Metz. »

Le Conseil fut appelé à. se prononcer dans sa séance du 19 juillet 1872. Pour clore l’incident et ne froisser en rien des opinions également respectables, la décision du 5 février précédent relative au replacement de la statue fut votée par douze voix contre sept.






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