L' histoire de Metz et de la Lorraine, histoire de la moselle - cartes postales anciennes de Metz - cartes postales anciennes de Moselle - histoire Moselle
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EX·CENTRAL BAHNHOF
(ex-gare centrale)
1875 - 17 juin 1878
En service de 1878 à 1908
Sources: Deutsche Bauzeitung
COMMANDITAIRE
Chemins de fer du Reich et direction des chemins de fer d'Alsace-Lorraine. Architecte :
Johann-Eduard JACOBSTHAL ( 1839-1902), Berlin, architecte ferroviaire reconnu (gare Bellevue, gare Alexanderplatz à Berlin, gare de Strasbourg), professeur à l'Ecole des Arts décoratifs de Berlin
Décoration :
Ludwig BURGER. Berlin?
HISTORIQUE
La première gare de Metz, mise en service le 15 avril 1853 et construite par l'entreprise messine Sturel à l'extérieur des remparts, en remplacement d'un premier débarcadère en bois, fut détruite par un incendie le 28 juillet 1872. En 1871 fut créée la Kaiserlische General Direktion der Eisenbahn in Elsass-Lothringen. Celle-ci envisageait déjà l'agrandissement de la gare française; l'incendie lui en donna l'occasion. Elle fit reconstruire la gare en lui conservant le type de gare de terminus, autour de trois quais et de deux lignes en cul de sac. Cette gare fut en service pendant trente ans. En 1908, elle fut remplacée par la gare centrale. A partir de cette date, elle fut dévolue aux services administratifs ferroviaires.
En 1919, les aigles allemandes de la façade furent remplacées par les armes de la Lorraine.
Plus tardivement les verrières furent éliminées et la façade principale fut dénaturée.
DESCRIPTION
Situation :
Au sud des remparts, au coeur de la nouvelle ville, l'ancienne gare, orientée approximativement nord-sud est isolée. Sa façade principale donne sur une place dégagée, l'actuelle place du Roi-George. Les deux ailes latérales longent la rue Henry-Maret à l'est et l'avenue Leclerc, à l'ouest.
Composition d'ensemble :
Gare de terminus, l'ancienne gare comporte un bâtiment central de façade étendu par deux ailes en retour d'équerre, le long des voies disparues. Il n'existe évidemment pas de façade postérieure.
L'ancienne gare comportait deux vaisseaux égaux de 150 mètres de long et de 50 mètres de large recouverts par une double voûte parabolique tendue par des arcs segmentaires en fer. Ces vaisseaux étaient recouverts de verre et de tôle ondulée. Le toit reposait sur la maçonnerie latérale par l'entremise de gorges cannelées; la partie centrale était portée par des colonnettes en fonte. La façade principale recevait les poutres sur de puissants pilastres. Pour maîtriser la pression de l'air, d'un côté on avait construit des colonnes, de l'autre côté une arcade massive.
Elévation :
La façade principale, en maçonnerie. comporte deux pavillons latéraux rectangulaires percés chacun d'une grande baie en plein cintre: l'arrivée à gauche, le départ à droite. De fortes corniches couronnent ces deux pavillons. Entre ces massifs, en retrait, la façade principale est percé d'une série d'ouvertures récurrentes en plein cintre et de fenêtres en demi-cercle, au-dessus d'une
marquise portée par des colonnettes de fonte.
L'ensemble central était, à l'origine, surmontée de deux frontons cintrés portant horloges. En somme une façade harmonique et harmonieuse et des fonctions parfaitement lisibles.
Les deux ailes latérales, de deux niveaux, sont percées régulièrement de baies en plein cintre, dans la tradition utilitaire du Rundbogenstil, et de baies rectangulaires.
Matériaux :
Pierre de Jaumont essentiellement et fonte
Style :
C'est le style de la Renaissance italienne qui a été choisi par l'administration ferroviaire allemande. Pour ses connotations universalistes Des rapprochements peuvent être faits avec les palais florentins du XVème siècle autour d'une cour close. dont le modèle est adapté ici à une architecture utilitaire. A l'intérieur, c'était la référence à l'architecture thermale romaine, aux vastes volumes intérieurs, qui s'imposait.
SYNTHESE
Architecte formé par ses voyages en Europe, Jacobsthal conçoit à Metz une gare conforme à la mode européenne de son époque, entichée des modèles de la Renaissance. La gare ne fut pourtant pas dénuée de significations nationalistes et revanchardes: «c'est la proximité et l'opposition à la France qui explique que, dans aucune autre ville allemande de 40 000 habitants, on puisse concevoir un monument d'une telle ampleur » Josef Stübben, urbaniste et architecte.
