L' histoire de Metz et de la Lorraine, histoire de la moselle - cartes postales anciennes de Metz - cartes postales anciennes de Moselle - histoire Moselle
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Daprès un rapport fait en 1797, il y avait 54 maîtres tanneurs. De la Révolution jusquen 1840, la situation resta, avec quelques variantes, à peu près stationnaire, tant au point de vue de limportance quau point de vue technique. De 1840 à 1850, on constate un léger progrès. De 1860 à 1870, il y avait 12 tanneries occupant 350 ouvriers du métier. Ce chiffre douvriers na pas été surpassé jusquà lépoque du comblement de la Seille en 1904.
Dans son Etude sur la tannerie et la corroyerie à Metz, publiée en 1894 dans les Mémoires de lAcadémie de Metz, M. R. Sendret a donné un chapitre intéressant sur les moeurs de la tannerie, dont voici quelques extraits :
" Les tanneurs de Metz et quelques corroyeurs étaient groupés en ce même quartier. Leurs relations, très fréquentes, étaient généralement cordiales, ainsi quil en est entre gens qui se
connaissent et sestiment comme de bons vivants et de bons lurons. Ils se réunissaient dans un petit café établi, de mémoire dhomme, près du coin de la rue des Tanneurs, rue de la Petite-Boucherie. Là venaient les trouver, à certaines heures, les voyageurs de commerce pour les huiles et dégras et les peaux en poils. Y venaient également les bouchers de la ville et de la banlieue, les marchands décorce et les tanneurs du dehors. Cétait une espèce de petite bourse, de cercle ouvert, fréquenté à peu près exclusivement par les membres de la corporation et par les personnes en relation directe daffaires avec eux.
Ces messieurs nétaient, ni les uns ni les autres, des bacheliers ès-lettres, ni docteurs ès-sciences, et, certes, ce nétait pas nécessaire. Aussi les conversations nétaient pas toujours académiques, elles étaient même un peu triviales et terre-à-terre. Les menus propos du jour,
les affaires courantes de lindustrie, quelques petites histoires grivoises assaisonnées franchement dun bon gros sel gaulois, en faisaient les délices et les frais ordinaires. On y jouait assez, on y buvait largement, quelquefois trop ; on y jabotait sans cesse en cassant du sucre sur la tête de lautre, présent ou absent."
Et voilà comment, de tout temps, jusquen 1870, les tanneurs de Metz, tous gens au rude labeur, venaient se distraire et occuper leurs loisirs au Café du Coin. Cela nôtait, bien entendu, rien à la gravité ou lhonorabilité du plus grand nombre, qui, sortis de là, ne se ressemblaient plus du tout. On sait que, dans toutes les grandes familles, il y a toujours des enfants prodigues. Faute de consommateurs, le café a disparu.
Tout ceci est lessai dun tableau de murs dun temps de santé, de gaîté, plein dhumeur et dactivité, qui, hélas ! Nest plus.