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N°19

Maison N°19, Rue de la Fontaine

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La maison numéros 19-21 offre d’intéressants vestiges archéologi­ques. Une sorte de tabernacle déli­catement sculpté est muré sur la fa­çade. Après avoir passé le seuil, on se trouve sous un porche voûté, à nervures angulaires. Les moulures de la porte indiquent l’époque de la construction, fin du XVe siècle.
L’at­tention y est aussi attirée par un double escalier tournant dans une tourelle à gauche, et à l’intérieur par une grande salle dont le plafond en charpente porte sur deux rangées de trois colonnes de pierre. Cette maison est l’ancien hôtel de la cé­lèbre famille de Heu. La famille de Heu, lisons-nous dans l’ouvrage de M. d’Hannoncelles (t. 12), p. 128) tirait son nom de la ville de Huy ou comme on disait alors de Heu, au pays de Liége, d’où elle était originaire. M. le comte Van der Straten a publié une intéressante notice sur cette famille dans L’Autrasie, 1859, p. 229 et 269.

Parmi les notes qui lÂ’accompagnent, nous citerons la suivante :

«La famille de Heu fut sans contredit l’une des plus puissantes de la ville de Metz, par ses charges, par ses alliances, par ses richesses, par ses fiefs, par ses seigneuries. Elle prit cette position, dès son arrivée, peut-on dire, au XIIIe siècle, s’il est vrai qu’elle soit étrangère ».

Elle fut vendue vers 1615 au comte de Montgommery, passa ensuite, dit-on, aux Car­mélites de Verdun qui la revendi­rent, en 1661, à la reine de France Anne d’Autriche qui y établit le Sé­minaire de la Mission, appelé de son nom: Séminaire Sainte-Anne.
Dans cette dernière partie on voit encore d’étroites fenêtres à me­neaux, ouvertes dans une muraille noircie par le temps, et qui n’ont rien perdu de leur ancienne forme.
Le sé­minaire Sainte-Anne a subsisté jusqu’à la révolution ; du côté de la rue des Huiliers, un café a pris le nom de Café Sainte-Anne, par respect, je suppose, pour la tra­dition. En 1849, il a pris le nom de Café de France, et en 1857, en devenant un café-concert, il prit l’enseigne de Casino des Fleurs, plus tard il est redevenu le Café Sainte-Anne.[

lettrine]En face de l’ancien hôtel de Heu, on voit une porte cintrée portant la date de 1692. Avant la Révolution, on, lisait au-dessus une inscription rappelant que Mgr d’Aubusson de la Feuillade, archevêque d’Embrun, évêque de Metz, continuant sa cha­rité et ses aumônes envers l’hôpital Saint-Nicolas, avait fait bâtir à ses frais une vaste infirmerie pour les pauvres.
En 1762, les Lazaristes prirent la direction du Séminaire de Saint-Simon et y transportèrent leur enseignement théo­logique ; mais ils continuèrent à enseigner la philosophie dans leur premier asile et ils ne cessèrent jamais de remplir avec un grand zèle leur devoir de prêcher des missions dans les campagnes.
La maison des Lazaristes était aussi connue sous le nom de Séminaire Sainte-Anne, le no 21 était également compris dans son ensemble, comme il l’avait été pour l’Hôtel de Heu.




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