Maison N°5, En Jurue

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MAISON N° 5
Le numéro 5, dont la porte ogivale attire le regard, dépendait de la chapelle Saint-Genest. Elle est connue sous le nom de Maison de Rabelais, parce que le jovial auteur de « Gargantua » l'habita.
« A Metz, on montre encore en Jeurue, a écrit Le Duchat, la maison qu'occupa dans cette rue Rabelais, pendant un assez long séjour. » Nos historiens messins ont fixé le séjour de Rabelais à Metz vers 1547; il était médecin stipendié de la cité, et c'est ici qu'il écrivit le quatrième livre du Pantagruel, dans lequel on trouve des traces de sa résidence à Metz; le génial auteur n'a pas manqué d'utiliser le dragon de Saint Clément, le fameux Graouilly.
La petite maison portant le n° 5, avec son élégante porte ogivale, dépendait de la Chapelle Saint-

Genest. Elle est encore connue sous le nom de Maison de Rabelais. Une note du messin Leduchat, éditeur des oeuvres de Rabelais, dit positivement : « A Metz on monstre encore en Jeurue la maison qu’occupa dans cette rue Rabelais, pendant un assez long séjour ». Tous nos historiens messins, s’aidant de cette note de Leduchat, nous montrent la demeure de Rabelais dans cette maison. La tradition va même jusqu’à indiquer la chambre qu’il occupa : l’inventaire des recettes de la chapelle Saint-Genest nous apprend qu’elle était louée six livres par le sacristain de ladite chapelle.
François Rabelais, né à Chinon en 1483, fut cordelier, bénédictin, chanoine, ensuite médecin et enfin curé de Meudon. Il mourut le 1er mars 1553, laissant des ou­vrages qui ont fait sa réputation. Les détails concernant sa biographie ne manquent pas d’un certain intérêt, mais nous ne parlerons ici que de sa résidence à Metz : M. Charles

Abel est le premier historien qui ait donné une date précise à ce séjour dans notre ville (1) . En effet, il cite cet extrait des comptes de la ville, copié par Paul Ferry dans ses Observations séculaires :« 1547, payé à M. Rabellet ses gaiges d’un an... » Dans son index il ajoute : cc M. Rabellet (c’est Rabelais) aux gaiges de cent- vingt livres l’an 1547 » et à la lettre R. il répète : « Rabelais aux gaiges de la ville de cent vingt livres et congédié - voyr les comptes de la ville ».
M. Charles Abel nous apprend que Rabelais fut investi, en 1515, des fonctions de médecin stipendié de la ville de Metz ; il écrivit le 6 février 1547 à son ancien protecteur le cardinal du Bellay pour lui demander un secours; puis, ayant touché ses derniers appointements le 24 juin de la môme année, il partit pour Valence.

(1) Mémoires de l’Académie de Metz 1868-1869, p. 543.




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