Maison N°5, Rue Taison

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les femmes s'appliquent au savonnage. Le blanchisseur, secondé par son aide, transporte le linge pour l'étendage.
Le dimanche, toute la famille s'occupe du pliage du linge qu'elle prépare ainsi pour le repassage. Celui-ci est effectué par les femmes le lundi et le mardi. Le soir et la nuit suivante, on classe le linge et on confectionne les paquets qui doivent être distribués à chaque client. Quand blanchissage rime avec aisance
La description des vêtements de sortie de la femme du maître blanchisseur témoigne du bon

niveau de vie de la famille : "Dans les rares occasions où la femme sort pour aller voir ses parents, pour assister à une noce ou prendre part à une fête patronale, elle met une robe de mérinos ou de mousseline de laine, un bonnet de prix, des gants jaune paille, une montre avec une chaîne en or, un bracelet et un grand châle façon cachemire."
Les "petites précieuses" se hâtaient le dimanche matin au lavoir pour laver le linge des pauvres gens qui n'avaient pas les moyens d'avoir du change et attendaient dans leur lit le retour de leurs vêtements.

Une réputation entachée...
Les blanchisseuses sont réputées pour leur grossièreté et leur immoralité. Dans les ateliers où la chaleur est étouffante, des centaines de femmes passent leur journée vêtues d'un simple jupon et d'une camisole ou, plus souvent, d'une serviette nouée sous les bras.Les apprenties travaillent le dimanche matin dès cinq heures pour livrer le linge des célibataires, ce qui n'était pas sans danger pour la vertu des jeunes filles...