Maison N°50, Rue Taison

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MAISON N° 50
Le général Antoine Morlot commanda la division à Metz du 22 mars 1798 au 13 novembre 1799. Après son départ, sa femme, née Marie-Catherine Masson, se retira momentanément dans une maison de la rue Taison où elle accoucha, le 1er décembre 1799, d'une fille qui fut nommée Anne-­Catherine-Laure.
Né à Bousse (arrondissement de Thionville) en 1766, Morlot apprit la profession de menuisier et entra dans l'artillerie en 1782. Elu capitaine des volontaires nationaux de la Moselle en 1790, il se distingua par sa valeur et son intelligence dans la campagne de 1792 et 1793 et passa au grade de général de brigade. On lui attribue une grande part de la victoire de

Fleurus, le 26 juin 1794. Voici le témoignage qu'en donne l'astronome Lalande dans sa notice sur l'origine des aérostats :
« Dans la campagne de 1793, il y eut 28 ascensions dans la Belgique et, le 8 messidor, à la bataille de Fleurus, le général Morlot fut pendant deux heures dans un aérostat. Il envoya au général Jourdan deux lettres de la hauteur de 200 toises ; elles firent gagner la bataille dont le succès entraîna la conquête de toute la Belgique». Le général Antoine Morlot mourut à Bayonne le 21 mars 1809. Le ballon de Fleurus fut conservé à Metz jusqu'en 1870. Dans l'Intermédiaire des chercheurs de 1910, M. Beltrami fait le récit suivant :
« Avant 1870, il y avait à l'Ecole d'application de l'artillerie et du génie, à Metz, un ballon qui,

suivant ce que tout le monde a toujours su parfaitement, était le ballon de Fleurus. Quarante promotions ont pu le voir : il était dans la salle des manoeuvres : les fenêtres du grand corridor de la salle de dessin donnaient sur la salle des manoeuvres ; et il n'y avait pas un élève de l'Ecole à qui il ne fut possible de ne pas avoir sous les yeux l'aérostat antique et vénéré, au moins deux fois par jour.
« Quand la place de Metz a été rendus aux Prussiens, on aurait dû incendier le ballon. Mais il a suivi le sort des canons et des drapeaux de l'armée ; il y avait alors parmi les officiers de cette armée un esprit d'aberration ; ils se croyaient obligés de remettre tout à l'ennemi, comme un failli honnête consigne religieusement entre les mains de son syndic de faillite ses marchandises et ses biens. »




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