L' histoire de Metz et de la Lorraine, histoire de la moselle - cartes postales anciennes de Metz - cartes postales anciennes de Moselle - histoire Moselle
MAISON N° 1 bis
La maison crénelée (no 1bis) est un de ces rares monuments du moyen-à ge, qui, par une providence particulière, ont échappé aux ravages du temps et aux fréquents bouleÂversements dont Metz a été le théâtre pendant le cours de ces derniers siècles. Son aspect aussi curieux que pitÂtoresque appelle et captive le regard. La façade élevée, percée de petites fenêtres à meneaux, la ligne crénelée qui la surmonte, la tour carrée à sept étages qui la doÂmine, tout se réunit pour en faire une construction uniÂque dans notre cité messine, cÂ’est donc lÂ’une, des plus intéressantes de nos maisons historiques.
Cette antique demeure qui a porté dÂ’une manière inÂvariable, depuis huit siècles, le nom dÂ’Hôtel Saint-Livier, doit ce nom à une tradition généralement admise qui fait de cet hôtel le lieu de naissance et la demeure de saint-Livier, chef de la
milice messine, qui, pris par les Huns ou Hongrois, dans une sortie, fut emmené par ces barÂbares près de Marsal, et là décapité pour sa fidélité à sa foi (1) .
Suivant M. Prost, les détails romans, colonnettes, enÂcadrements de quelques-unes des fenêtres de cette maison doivent faire classer l’époque de sa construction à la fin du XIIe ou au commencement du XIIIe siècle. Un des anÂciens plans de Metz la représente avec une double tour ; une galerie crénelée reliait ces tours entre elles. Cette terrasse garnie de mâchicoulis qui longe la rue des TriÂnitaires reçut vers la fin du XVIe siècle une décoration nouvelle dans le style de l’époque (Renaissance) ainsi que lÂ’indiquerait la date de 1599, visible encore sur un bandeau qui lÂ’orne du côté intérieur. La partie de l’édiÂfice qui offre un véritable intérêt, cÂ’est la haute tour carÂrée et le bâtiment qui fait corps avec elle.
L’Hôtel Saint-Livier, après avoir été
en 1491, accensé par la cité pour en récompenser Charles Cauvelet, le déÂnonciateur de la conspiration de Jehan de Landremont, était au XVIe siècle la propriété des Raigecourt et portait, concurremment avec son nom vénéré, celui dÂ’Hôtel de Mardigny, titre de seigneurie sous lequel était connu Philippe de Raigecourt, maître-échevin en 1512 et chamÂbellan du dur Antoine de Lorraine. CÂ’est chez Anne Remiat, veuve de Philippe de Raigecourt que CharlesÂ-Quint vint prendre son logis, lors de son premier séjour à Metz en 1540. Ce fut également chez elle, lÂ’année suiÂvante, que descendit le jeune duc François de Lorraine avec Christine de Danemark, sa nouvelle épouse.
(1) Consultez : Vie de Saint Licier, par lÂ’abbé de TINSEAU. ouÂvrage cité