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N°1

Maison N°1, Rue de Verdun

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EGLISE SAINTE-THERESE
Bâtiment inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 2 juillet 1991, et c1assé le 17 novembre 1998
1938-1954
(interruption entre 1939 et 1950)
1963:
érection du mât

Sources SM. Metz. A.M.M

REALISATION

Maître d'ouvrage:
CONSEIL DE FABRIQUE DE LA PAROISSE SAINTE-THERESE, créée en 1933.
Maitre d'oeuvre :
Roger-Henri EXPERT, architecte en chef du gouvernement, puis des Bâtiments civils et des Palais nationaux, professeur chef d'alelier à l'E.N.S.B.A. de Paris. auteur du projet. et Théophile DEDUN, architecte agréé à Metz, chargé du suivi.
Vitraux:-claustras :
Nicolas UNTERSTELLER. Maître-verrier, professeur puis directeur de l'E.N.S B.A. de Paris. premier grand prix de Rome en 1928.
Entreprises:
Gros-oeuvre :
SCHNITZLER;
mât :
CHANZY-PARDOUX HISTORIQUE 1932-1937 : UNE CONCEPTION DlFFIClLE • En 1912, l'Evêché de Metz. Lance « un concours public entre les architectes français de la région pour la construction de l'église Sainte-Thérèse. 22 concurrents se présentent. Réuni sous la présidence de Monseigneur Pelt. le jury choisit le projet de E. BESCH (Metz). suivi de ceux de Tribout-Drillien (Metz), Parisot (Nancy) et Brégand (Metz) • Le projet Besch, de style néo-roman avec éléments byzantins et gothiques. provoque la réaction d'un groupe de paroissiens (qui s'insurge dans la presse locale contre ce « vague pastiche » plein de lourdeurs), ainsi que de certains membres du jury (Hocquard, Herpe, Janiaud, Untersteller). · En mars 1933, la Commission artistique municipale « refuse à l'unanimité son approbation, pour raisons esthétiques » (Th. Dedun, architecte, membre de la Commission, ayant participé au concours. ne prend pas part au Vote). · En mars 1934, E Besch présente un deuxième projet, à nouveau rejeté par la Commission artistique qui «estime qu'une décision définitive ne pourrait être prise qu'après avoir vu un projet totalement nouveau, de conception totalement nouvelle» La commission désire, en mai, un

troisième projet dont l'auteur serait « un maître incontesté ». L'évêché ne désarme pas et continue à soutenir le projet Besch .· Durant l'été 1934, E Besch, après avoir conçu un troisième projet, se rapproche d'un « maître incontesté », R.-H. Expert, architecte à Paris · En avril 1935, E. Besch abandonne la partie et confie à Expert, «cette éminent confrère, la tâche dont il avait été investi » · En octobre 1935, la Commission artistique accepte l'avant-projet Expert, qui s'est adjoint Th. Dedun comme architecte local correspondant, tandis que l'Evêché exprime « ses plus expresses réserves sur l'extérieur, particulièrement au sujet du « bâton », sur le caractère a-religieux de l'ensemble qui le fait ressembler à un hall quelconque ». L'Evèché, en janvier 1936, réclame l'établissement d'un transept devant le choeur, l'érection d'un ou de deux clochers en lieu et place du « bâton » qui serail « un non-sens, liturgiquement parlant » et la suppression des trois chapelles arrière. • En avril 1936, le projet définitif est agréé par la Commission artistique, qui souligne l'adéquation du bâtiment «au caractère moderne du quartier qui recevra de ce fait un centre architectural ». L'Evêché continue à exprimer son désaccord, tandis que l'abbé Martin, curé de la paroisse approuve le projet. · En Juin 1936, le conseil municipal de Metz décide du principe de l'octroi d'une subvention sous réserve du commencement des travaux: avant la fin de l'année (et donc de l'accord de l'Evêché) · En juillet 1937, la polémique entre la municipalité et l'Evêche est enfin close, après versement par le Conseil de fabrique d'un reliquat relatif à l'achat du terrain. Après les diverses démarches et autorisations administratives, les adjudications sont effectuées en août, et le chantier peut enfin débuter. 1938-1954 : UN CHANTIER PERTURBE · 1938: réalisation des fondations de l'église et du mât, réalisation du plancher en béton armé · 9 octobre 1938, pose de la premiere pierre • 1939 : poursuite des infrastructures jusqu'en septembre 1939, date de la déclaration de la guerre · durant la guerre : arrêt du chantier. récupération par les autorités allemandes des matériaux sur le site. · 1949: lancement d'une souscription pour le financement de la reprise des travaux. · 3 juin 1950 . reprise du chantier · Mai 1951 : pose de la couverture. · Septembre 1952 . Nicolas Untersteller est choisi pour la conception et la réalisation des vitraux-claustras, qui seront mis en place en 1953. · 9 mai 1954, bénédiction et ouverture au culte

1954: travaux de finition (en partie) 1963: L'ACHEVEMENT • durant plusieurs années. les travaux sont suspendus • 1963: fin des travaux de finition ( portes, parvis, enduits extérieurs), et érection du mât DESCRIPTION Situation: place Phllippe-de-Vigneulles 1rue de Verdun Composition d'ensemble : un vaisseau unique à parvis et un mât. Structure: plan de type basilical: rectangle de 78m. x 24m, séparé en trois nefs: au sud-ouest. cinq chapelles voûtées en cul de four: nef portée par 16 piliers obliques inclinés à 9° se rejoignant en arcs brisés. Hauteur de la voûte: 30m. Mât : hauteur: 70 m. : section à la base : 2.50m. : section au sommet 0.80 m. Matériaux: béton armé, couverture de cuivre, vitraux-laustras. Coût total: ? Financement: Ville de Metz: 16 millions; Oeuvre N.-D. de Metz: 10 millions: Conseil de fabrique: ? StyIe : Bien que conçue en 1935, l'oeuvre, avant-gardiste, est typique des années 50. SYNTHESE L'église Sainte-Thérèse constitue, en France. un rare exemple d'architecture en béton armé qui ait été conçu et engagé avant 1939, ce qui justifie la procédure de c1assement en tant que Monument Historique Les éléments programmatiques, les préalables au projet, sont clairement exprimés par le curé Martin, son premier pasteur : « une église dédiée à Sainte-Thérèse se devait d'exprimer dans son langage architectural la personnalité et la spiritualité de la jeune sainte. Sainte-Thérèse est notre contemporaine : son église doit exprimer notre temps. Elle est carmélite, donc pa uvre et. Effacée : le béton est un matériau pauvre. Dépouillé. Sainte Thérèse est une âme d'une élévation extraordinaire, d'où la légèreté et la hauteur de cette église » Langage architecturaI moderne, matériau dépouillé, et élévation formelle, telles sont les réponses à un cahier des charges empreint d'une spiritualité engagée dans son temps. Au plan urbain et architecturaI. le conflit ouvert entre la municipalité et l'Evêché manifeste bien l'existence, entre les deux guerres, d'une ligne de fracture entre une vision moderne. Progressiste, de l'architecture (qui se voit dotée d'un rôle urbain, fédérateur d'un quartier en évolution) et une vision passéiste, ancrée dans les traditions. Il est heureux que, malgré les problèmes actuels de restauration de l'édifice. la conception « moderne ») ait pu voir le jour.




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