AMANVILLERS

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comme tous les Mosellans, se battent loyalement pour l’Empire allemand. Mais en dépit de leur attachement à l’Empire, les habitants de la commune accueillent avec joie la fin des hostilités et la paix enfin retrouvée. Le village n'eut pas à souffrir de combats à cette époque.

SECONDE GUERRE MONDIALE
Si Amanvillers n’a pas été directement touché par la Première Guerre mondiale, il n’en fut pas de même en ce qui concerne celle de 1939-1945. Une fois de plus, le village connut l’annexion mais aussi la destruction à plus de 85 % au cours de la bataille de Metz, dans des combats qui débutèrent en septembre 1944 et durèrent plusieurs mois. Aucun immeuble ne fut épargné. C’est durant ces jours noirs que disparurent l’important bâtiment de la gare, construit en1873, ainsi que la très belle église de style néogothique, datant de 1890.
Le 2 septembre 1944, Metz est déclarée forteresse du Reich par Hitler. La place forte doit donc être défendue jusqu’à la dernière extrémité par les troupes allemandes, dont les chefs ont tous prêté serment au Führer. Le jour même, les troupes du général Krause prennent position sur une ligne allant de Pagny-sur-Moselle à Mondelange, en passant à l’ouest de Metz par Chambley, Mars-la-Tour, Jarny et Briey. Après un premier repli opéré le 6 septembre 1944 surSaint-privat et Amanvillers, les lignes allemandes s'appuient maintenant solidement sur les forts du secteur, en particulier sur le Groupe fortifié Lorraine, ou Feste Lothringen, et sur les positions fortifiées des carrières d'Amanvillers, ou Steinbruch-Stellung, Kellermann, ou Wolfsberg-Stellung, Richepance, ou Batterie Vemont et Canrobert, ouHorimont-Stellung. Le secteur d’Amanvillers - Saint-Privat est tenu au nord par le 1010e Sicherungs-Regiment du colonel Richter de la 462e Infanterie-Division et au sud par les Fahnenjunker de la Fahnenjunkerschule VI des Heeres "Metz" sous les ordres du colonel SS Siegroth.
La ligne de fortifications du secteur allant de Gravelotte à Semécourt, qui se composait d'un mur discontinu de trois de haut et 10 mètres de large, renforcé par quatre forts, le tout recouvert à l'ouest par une ligne d'avant-postes, de tranchées, de barbelés, et de positions de mitrailleuses, semble imprenable. Le 9 septembre 1944 au matin, l’artillerie américaine commence un tir de barrage sur les positions allemandes identifiées, préparant le terrain à l’infanterie et aux blindés de la Task Force McConnell.
Arrivées dans le bois de Bois de Jaumont les troupes américaines du 2e Infantry Regiment sont prises sous le feu du Fort Kellermann. La journée s'achève sur un constat d'échec pour le Colonel Roffe, qui déplore des pertes élevées pour « 20 odd forts », vingt forts « dépareillés ». Le colonel Roffe du 2e Infantry regiment réclame alors l'appui de l'aviation au général Silvester. Le 10 septembre, trois escadrilles de chasseurs-bombardiers déversent leurs bombes sur le secteur est d'Amanvillers, où sont groupées les fortifications. Les P-47 atteignent leurs cibles, mais les bombes de 500 livres ont peu d'effet sur le béton armé des ouvrages fortifiés et les dégâts collatéraux sont considérables à Amanvillers.
L'attaque d'infanterie, lancée immédiatement après ce bombardement aveugle, s’arrête à bout de souffle trois heures plus tard. Le 10 septembre 1944, le commandant de la 7e division blindée accepte de prendre position près de Roncourt, afin de soutenir une nouvelle attaque du 2e Infantry regiment. Le 11 septembre 1944, à 6h30, les chars font route vers Pierrevillers, essuyant au passage des tirs sporadiques. Mais ils tombent finalement sur un barrage routier antichar, sous le feu de canons antichars camouflés et difficilement localisables.
L'infanterie arrive cependant à prendre position sur les pentes boisées, au nord-ouest du village de Bronvaux, trop loin de l'objectif pour soutenir le 2e Infantry Regiment. Malgré plusieurs contre-attaques de la 462e Volks-Grenadier-Division, les troupes
américaines arrivent à reprendre du terrain en fin de journée, après un barrage roulant d'artillerie visant les ouvrages fortifiés du secteur, et utilisant des obus fumigènes en couverture. Le 1er Bataillon de la Task force, durement touché par les tirs d'artillerie de la 462e Volks-Grenadier-Division et par les tirs précis d'armes légères, doit se retirer avec difficulté derrière un écran de fusées fumigènes, à plus de cinq cents mètres d'Amanvillers. Vers 14h00, une nouvelle frappe aérienne sur Amanvillers ne permet pas à l'infanterie de progresser, le village étant trop proche des fortifications du secteur pour être pris en totalité.
Le 13 septembre 1944, l'état-major américain redéploie ses troupes sur la ligne de front pour concentrer son attaque sur les ouvrages fortifiés. Mais le 2eInfantry Regiment échoue encore. Deux régiments américains renforcés par des compagnies du génie de la 90e Infantry Division prennent la relève dans le secteur :
le 357e Infantry Regiment du Colonel Barth prend position le long du bois de Jaumont, à l'Est de Saint-Privat, le 359e Infantry Regiment du Colonel Bacon prend position à l'est de Gravelotte. Le 15 septembre une attaque est prévue sur le secteur des ouvrages Canrobert et Kellermann au nord et Jeanne-d’Arc au sud du secteur.
L’approche est difficile, les soldats allemands se défendant pied à pied. Les bazookas américains étant sans effet surs les casemates bétonnées, des chars suivis de sections armées de lance-flammes se jettent sur les premières lignes allemandes, ne parvenant qu’à les neutraliser, sans les prendre. Le général McLain comprend alors qu’une attaque frontale du secteur est vouée à l’échec et ordonne à ses troupes de maintenir la pression sur les postes avancés de la 462e Volks-Grenadier-Division, sans attaquer frontalement les forts Jeanne-d’Arc et Lorraine. Devant la pugnacité des troupes d’élite de la 462e Volks-Grenadier-Division, le général McLain décide de suspendre les attaques, en attendant de nouveaux plans de l’état-major de la 90e Infantry Division.